L'application de l'informatique à quelque discipline que ce soit repose sur deux principes : la simulation et la modélisation. Il y a une liaison interne entre ces deux exigences. D'abord pour la simulation les complications induites par l'informatisation risquent de devenir insurmontables. Ensuite au niveau de la logique, si la simulation est le but à atteindre, la modélisation est un préalable, puisque l'on ne parviendra à simuler que ce qu'on aura modélisé. Ces deux préoccupations sont à considérer dans une approche informatique de l’analyse littéraire.
La grande nouveauté apportée par l'informatique aux études littéraires, c'est une façon d'analyser les textes quantitativement, statistiquement. Ce sont des méthodes qui permettent de traduire en chiffres, en tableaux, en graphiques, des données textuelles qui font généralement l'objet d'analyses qualitatives.
Une fois transféré sur un support informatique, un texte littéraire se révèle constitué par un tissu de mots mobiles, malléables, décomposables ou transformables à l'infini. L'approche des textes ne se limite plus aux seules analyses morphologiques, syntaxiques ou sémantiques auxquels trop d'informaticiens et de linguistes les réduisent. Ce sont d'autres "modèles d'analyse propres au texte électronique littéraire, à sa forme, à son genre, à ses conventions rhétoriques, à ses licences, à ses procédés d'expression qu'il faudrait intégrer.